La Robe de l’Avocat

avocat

Le costume de l’Avocat se compose d'une Robe, de boutons, d'un rabat blanc et d'une épitoge, agrémentée pour les occasions solennelles de gants blancs et d'un nœud papillon blanc. La toque est tombée en désuétude. L'épitoge est la bande de tissu portée par-dessus la toge au niveau de l'épaule. Les Avocats parisiens portent « l'épitoge veuve », c'est-à-dire dépourvue d'hermine. La légende veut que cette absence d’hermine marque le deuil de Malesherbes, principal Avocat de Louis XVI qui fut guillotiné pour avoir défendu le Roi.


La loi oblige les Avocats à revêtir la Robe dans l'exercice de leurs fonctions judiciaires. Cette Robe est le signe distinctif des hommes de loi depuis le XIIIème siècle. À l'époque, la justice est de droit divin et les Avocats sont essentiellement des membres du clergé, lettrés et connaisseurs du droit canonique, naturellement habillés de leur soutane. On y dénombre la présence de 33 boutons, en référence à l'âge du Christ à sa mort. Le vêtement survivra à la laïcisation de la profession ainsi qu'aux soubresauts de l’histoire. A l'exception d'une courte période à la fin du XVIIIème siècle, toutes les tentatives pour supprimer le port de la Robe ou la modifier ont échoué. Il faut bien admettre que les Avocats portent un attachement viscéral à leur Robe, sans laquelle ils se sentent « nus ».
Si les Avocats demeurent aussi attachés à leur Robe, c'est qu'elle marque leur appartenance au monde judiciaire et assure entre eux une égalité d'apparence. « Pas de sexe sous la Robe », selon l'expression consacrée. Une seule différence existe entre les robes masculine et féminine : le boutonnage, à gauche pour ces messieurs, à droite pour ces dames. Grave entorse à cette égalité, le port de décorations (la Légion d'honneur, par exemple) par certains Avocats, ce qui cause un certain émoi dans la profession en raison de la violation du principe d’égalité d'apparence entre les Avocats.
Il est interdit de porter la Robe en dehors des tribunaux, sauf à l’occasion de manifestations particulières telles que l'enterrement d'un Avocat ou lors de la prestation de serment d'un nouvel Avocat. Une règle non écrite veut qu'un Avocat ne porte que trois Robes dans sa carrière ... et qu'il soit enterré avec la troisième ! Cette règle est ainsi résumée chez les Avocats : « On prête serment dans la première, on gagne sa vie dans la deuxième, et on meurt dans la troisième ».
Superstitieux, certains Avocats portent la Robe d’un de leurs illustres aînés.
En général, l’Avocat achète sa Robe au moment de sa prestation de serment. Elle est faite à la main et sur mesure par certains couturiers, en polyester (moins cher, mais très chaud l’été), laine (légère, mais froissable), ou microfibre (aérée, bonne tenue, mais plus onéreuse). La Robe se borde d'une traîne repliée à l'intérieur qui donne un bel effet visuel, mais aussi un risque de chute lorsqu'on se prend les pieds dans les fils intérieurs !
Attention aux usurpateurs : le Code pénal punit d’une peine d'emprisonnement et d’une amende le fait, par toute personne, publiquement et sans droit, de porter le costume d’Avocat.
Pour finir, je vous livre cette citation de Sacha Guitry : « Les Avocats portent une Robe pour savoir mentir comme les femmes »...

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